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Clicker-training : les fondements

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souris65
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Clicker-training : les fondements

Message par souris65 »

J’ai entendu parler du clicker-training pour la première fois en 1999 lors d’un congrès à San Diego aux Etats-Unis, l’intervenante était Donna Duford. (Donna qui était d’aillleurs présente au congrès de mai 2007 à Maisons-Alfort-Paris organisé par le MFEC). Sa façon d’aborder le comportement du chien et la méthode qu’elle utilisait pour résoudre les problèmes de comportement, le clicker-training, semblaient si simples qu’il était difficile de croire que cela soit possible ou tout au moins durable.

De retour en France, les rencontres, les circonstances de la vie m’ont fait pratiquer le clicker quelques mois plus tard, et je fus surprise par le calme et la sérénité que je ressentais ainsi que par la rapidité avec laquelle les chiens apprenaient et répondaient à l’apprentissage.
Cela fait maintenant sept années environ que je pratique et travaille en fonction de ces principes, et je suis encore étonnée par ce que m’apporte non pas tant la méthode mais de toute évidence cette façon d’aborder le chien et de communiquer avec lui.
À travers cet article, je vais tenter de vous expliquer les principes fondamentaux de cette technique d’éducation qui ne cesse de conquérir de plus en plus d’éducateurs, de passionnés de chien et de maîtres.

Si le clicker-training est une technique simple en théorie elle n’est pas toujours facile à mettre en application.
Elle n’est pas facile car le chien est acteur de son apprentissage, ce qui demande au maître la faculté d’accepter les initiatives de son chien et sa liberté à proposer sans conclure à de la désobéissance. La notion de hiérarchie entre le chien et l’homme est remise en question pour être remplacée par une volonté du maître d’apprendre à son chien ce qu’il désire de lui.
L’éducateur est obligé de faire un énorme travail sur sa perception et sa compréhension de l’animal avec une perpétuelle remise en question. Tout cela est quelquefois long, difficile et se fait par étapes…

Cependant, elle est simple car elle est basée sur des principes fondamentaux faisant référence à deux conditionnements, l’un s’appelant le conditionnement pavlovien et l’autre le conditionnement opérant.

Le conditionnement pavlovien ou classique d’Ivan Pavlov (1905) :
Si nous déclenchons un stimulus A (le click) à chaque fois que l’animal répond au stimulus B (la récompense), si l’animal est capable d’acquisition, on provoquera une réponse lorsque le stimulus A (le click) sera présenté seul. Le stimulus A devient le signal d’introduction du stimulus B.

Définition du conditionnement opérant de Skinner (1938) :
La définition du conditionnement opérant s’éloigne des notions de stimulus/réponse de Pavlov et propose une théorie sur la sélection des réponses obtenus suite à nos actions volontaires.
À ces actions volontaires, trois conséquences possibles : cette action me procure du plaisir : je recommence (renforcement) ; du déplaisir : je l’éviterai (punitif) ; neutre et sans effet : je l’oublierai (loi de l’extinction).

Le principe de l’éducation par le clicker-training est un savant mélange de ces deux conditionnements.
LE CLICKER est une petite boîte en plastique que l’on tient facilement en main, à l’intérieur de laquelle a été intégrée une languette métallique. Quand nous appuyons sur cette languette, un son, le fameux click, est émis.
Ce son est appelé un renforcement secondaire qui est tout ce qu’un animal aura appris à aimer.
Mais pour qu’un animal éprouve du plaisir à l’annonce d’un renforcement secondaire, il faudra que celui-ci soit associé à un renforcement primaire, qui est tout ce qu’un animal aime spontanément. En considérant toujours que chaque animal – et cela a son importance – est à considérer comme un individu unique.

La première étape à assimiler et à faire assimiler au chien :
Quand je clique, cela signifie que tu vas avoir une récompense. Techniquement, et vous aurez l’occasion de l’entendre, nous dirons que nous avons chargé le clicker.

La deuxième étape est :
Si tu me proposes le comportement qui a été cliqué, je cliquerais de nouveau et t’offrirais une récompense. C’est à partir de ce moment-là que l’on peut considérer que le chien et le maître ont intégré le principe de cette méthode : quand le chien propose à nouveau le comportement qui a été cliqué pour déclencher le clicker et lorsque le maître déclenche le click aux propositions de son chien. Techniquement, nous dirons alors que le chien a été amorcé au clicker.

Ce qui résume à retenir que :
Du point de vue du chien : j’ai les capacités de déclencher le clicker en proposant.
Du point de vue du maître : seuls les comportements qui m’intéressent pour des objectifs définis vont être cliqués.
Les différentes techniques positives pour l’apprentissage :
Quand nous travaillons au clicker, nous avons dans notre sac à techniques 3 méthodes que nous utilisons en fonction de l’exercice à travailler et en fonction du chien avec lequel nous interagissons.
Pour chacune de ces trois techniques, il convient d’avoir une récompense particulièrement appréciée du chien pour garder la motivation de celui-ci à travailler.

Ces trois techniques sont :
LE LEURRE
Cette méthode consiste à utiliser une récompense pour guider le chien vers la position désirée. C’est le principe de « Où va la tête va le corps ». La difficulté du leurre est le bon positionnement de la récompense qui induira ou non le comportement recherché.
Le leurre est souvent utilisé pendant la première séance pour amorcer le chien au clicker et l’amener à se positionner. Il faudra cependant penser rapidement à enlever le leurre pour que le chien propose l’exercice qui a été leurré.
LE SHAPING OU FAÇONNAGE
Cette méthode consiste à récompenser tout petit comportement qui va vers le comportement désiré ou attendu par l’éducateur. La difficulté pour l’éducateur est d’être suffisamment généreux pour aider le chien à rapidement trouver ce qu’il lui demande et de rester précis pour ne pas le perdre dans trop de directions. C’est une technique très intéressante car elle oblige l’éducateur à faire confiance au chien et au chien à se concentrer et à réfléchir pour sélectionner et mémoriser les comportements qui sont cliqués.
CLIQUER UN COMPORTEMENT QUE LE CHIEN OFFRE DE FAÇON SPONTANÉE
Cette méthode consiste à cliquer tout comportement ou position que le chien offre de façon spontanée sans que le maître ou l’éducateur n’ait exercé d’influence.

Les accessoires communément utilisés au clicker-training :
LES TARGETS :
Les targets sont des cibles que l’on apprend au chien à toucher de la patte, du museau ou même à suivre du regard. Les targets sont par la suite très utiles car il peuvent être placés à l’endroit où l’on veut voir le chien exécuter un ordre ou se diriger. Un target peut être un carré de tissu, un couvercle en plastique, etc.
Le target stick est une baguette que l’on apprend au chien à toucher également et à suivre du bout du museau. Elle devient utile pour diriger le chien vers un exercice ou pendant un exercice.
Ce qu’il convient de retenir et d’appliquer :
o Choisir une récompense particulièrement appréciée par le chien avec lequel on interagit.
o À chaque click doit être associé une récompense et ce même si vous pensez avoir cliqué un comportement non désiré. Ce n’est pas grave, vous rectifierez par la suite. L’important est que le clicker ne perde pas son importance au regard du chien.
o Le click signifie au chien que c’est exactement cela que nous attendons de lui, ainsi le chien va aussi très vite comprendre que cela signifie aussi la fin de la séquence.
o L’important est le moment où l’on clique. Plus l’éducateur sera précis dans son timing, plus le chien aura de repères.
o Ne pas avoir peur de récompenser.
o Si l’on est particulièrement content de notre chien, nous pouvons lui donner le « jackpot », qui est une récompense tout à fait particulière aux yeux du chien ou une plus grande quantité de récompenses…
o Être ouvert à toutes les techniques positives et ne pas avoir peur d’en utiliser une plus qu’une autre.
o Ne pas gronder le chien, car on ne considère pas que le chien se trompe ou désobéit, il n’a juste pas assez travaillé ou l’éducateur maîtrise mal les techniques d’apprentissage, le principe restant l’ignorance des comportements non désirés pour le renforcement de ceux recherchés par l’éducateur.
o L’important n’est pas l’ordre émis par l’éducateur mais ce qui est récompensé.
o Ne pas parler au chien, cependant rien ne vous empêche ensuite de mettre un mot repère sur telle ou telle position. Cependant, il faudra attendre que le chien ait assimilé l’exercice travaillé et qu’il le propose de façon spontanée.
o La laisse n’est jamais utilisée comme un outil de dressage, pas de collier étrangleur et pas de saccades.
o Si nous voulons punir les chiens, nous utilisons la punition négative, qui nous conduit à enlever au chien ce qu’il désire plutôt que de le sanctionner.
o Le clicker ne sert pas à déclencher un comportement mais à renforcer positivement (récompenser) un comportement.
Il y aurait encore beaucoup de choses à écrire au sujet du clicker-training, mais éduquer son chien ou plutôt communiquer avec lui à l’aide de cette méthode est enrichissant et pour le maître et pour le chien. Le clicker-training est un voyage passionnant dans l’univers du chien, et j’espère que cet article vous donnera envie de faire le premier pas vers l’une des plus belles aventures de la communication.

Pour en savoir plus:
http://pages.videotron.com/clicker
http://psychosic.free.fr/acceuil2.htm
http://www.animalin.net/
Catherine Collignon - Octobre 2008
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


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"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


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