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L'effet Pygmalion

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souris65
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L'effet Pygmalion

Message par souris65 »

Chacun sait que le maître influence son chien,
voici une étude scientifique qui l'atteste, c'est "l'effet Pygmalion"


L'EFFET PYGMALION
Fode, R. A. Rosenthal et L. Jacobson mirent en évidence, en 1963 et 1971, le fait : Que l'on croit ou que l'on ne croit pas dans la bonne performance de celui que l'on a en face de soi, va influer sur ses résultats. L'opinion du Juge, de l'instructeur, du maître oriente les prestations du sujet homme ou animal.

Le maître est observé en permanence, que ce soit en période de repos ou en période de travail. Inconsciemment, il peut influencer son chien par ses gestes, ses mimiques, ses rétractions, surtout s'il n'est pas persuadé que son chien comprend vite et bien, qu'il n'aura pas rapidement des résultats. Celui qui n'a pas confiance en son chien aura du mal à obtenir l'exercice recherché.

La leçon à tirer, c'est que le maître doit rester vif, vigilant, rapide, participant, faire qu'un avec son chien, savoir anticiper une erreur en donnant le renforcement au moment propice pour maintenir la précision dans l'exercice, à tout moment croire dans son chien et dans la réussite de celui-ci. C'est surtout en compétition qu'on enregistrera des contre-performances dues au trac, aux appréhensions du maître. Le maître qui croit son chien et à ses capacités d’apprentissage obtiendra des succès rapides.

Dans une expérience menée par Rosenthal et Fode sur l'apprentissage, un groupe de rats furent présentés comme doués et d'autres comme médiocres, sans justifications :
« Les animaux jugés à priori les meilleurs firent des progrès quotidiens, tandis que les autres s'améliorèrent jusqu'au 3ème jour puis régressèrent. »

L'effet PYGMALION

Si, dans la mythologie, Pygmalion tomba amoureux de son œuvre, la statue Galatée, et l'épousa, en éthologie, c'est l'appellation qu'attribuèrent Jacobson et Rosenthal au comportement inconscient de l'éducateur, son jugement « à priori » du travail de son élève, ce sont aussi ses propres carences qu'il transpose, la sous-estimation des capacités réelles de son chien.

Le maître qui emploie des méthodes abrutissantes, sans stimulations bénéfiques pour le chien (bien au contraire), considérant les exercices comme une série de gestes stéréotypés, toujours les mêmes gestes pour n'importe quel chien, travaillant en pensant à autre chose, sans participation affective, sans investir sa conscience et sa volonté.

C'est le problème du maître qui, trop émotif, va subir un blocage psychologique en rentrant sur le terrain à l'occasion d'un concours important (cela n'arrive pas qu'aux autres). En quelques secondes de travail, le chien va sentir la rupture inhabituelle de la part du conducteur et son comportement va se mettre à subir des écarts (fausses positions, exécutions à retardement...), alors qu'à l'entraînement son coefficient de réponses justes aux ordres était situé à presque cent pour cent, proche de la perfection. Les réponses émotionnelles de l’homme agissent sur le comportement de son chien également dans le cas où celui-ci est dépressif, a peur de l’orage, déteste les personnes de couleur, etc. On a alors un comportement du chien « induit » par celui du maître.

Mais c'est en pistage que l'on observera les réactions les plus caractéristiques, si le maître ne croit pas dans les possibilités de son chien, ou bien s'il a essayé de pratiquer le pistage comme l'obéissance ou le mordant (ce n'est pas le cas de tout le monde, heureusement) en désirant une soumission absolue, une dépersonnalisation de longue haleine commencée dès l'étape chiot, oubliant que l'olfaction est l'affaire du chien et seulement de lui (un tel animal à qui on laisse soudain l'exercice de son initiative sera terrorisé à l'idée de s'engager quelque part sans être dirigé par le maître).

Dans le cas du maître sur dominant, il faut reconnaître que les résultats sont très bons et même excellents, en obéissance comme en défense, même si ce n'est pas très beau à regarder, car ce sont souvent des conducteurs indifférents au contexte du public et qui pratiquent un entraînement agressif emportant le chien dans une mécanisation où rien n'est laissé au hasard afin de gagner des points, en trichant s'il le faut.

Travailler avec plaisir, en communion avec son maître, ne dispense pas le chien de le faire intelligemment et la méthode récompensante est la meilleure, puisqu'elle utilise le chien en son entier (aussi bien le cerveau que les pattes), mobilisant ses qualités musculaires, son courage, sa volonté, sa combativité, mais également son attention, sa mémoire, sa compréhension, son pouvoir de combinaison, son ingéniosité, son esprit d'observation, en un mot, toute son énergie.
Il doit comprendre la signification du message transmis, en éliminant sans hésitation les messages incorrects, ne correspondant pas au signal transmis et cela avec certitude, confiant qu'il est dans son maître.


Pour terminer, nous citerons Buffon qui résume assez bien cette influence de l'homme sur son chien:
« De tous les animaux, le chien est celui dont le naturel est le plus susceptible d'impression et se modifie le plus aisément pour les causes morales... »

Joseph Ortéga - Décembre 2009
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
Verrouillé

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