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L'éleveur et responsabilité des troubles de vos chiens

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souris65
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L'éleveur et responsabilité des troubles de vos chiens

Message par souris65 »

L'ELEVEUR EST SOUVENT RESPONSABLE DES TROUBLES DE COMPORTEMENT DE VOS CHIENS
Lorsque l'on recherche l'origine d'un trouble du comportement, il arrive souvent que l'on remonte à des négligences des éleveurs concernant le milieu d'éveil...

La préparation des comportements inadaptés chez l’éleveur :
Il est commun d’estimer le coût d’un chiot en fonction de la rareté de la race, de l’origine des géniteurs, de la prolificité de la race, du lieu de résidence de l’éleveur, de la réputation de l’élevage avec ses résultats en expo, de la valeur du sujet par rapport à la demande actuelle (couleur, taille), par rapport à ses frères et sœurs (choix de portée), etc.
Mais l’éleveur a-t-il pris réellement conscience que ce que vont retenir les maîtres, s’il s’agit de particuliers, c’est le fait d’avoir un compagnon bien dans sa tête, qu’ils peuvent emmener partout avec eux sans problème.

Ce qui signifie, et de nos jours tous les éleveurs devraient en avoir conscience, c’est qu’ils ont d’abord une mission pour construire la base d’un individu.

A quoi sert de vendre des chiens magnifiques qui exposent le maître à des problèmes quotidiens dans les relations, de véritables sources d’ennui, il vaut encore mieux aller chercher un chien sans origine mais qui a été préparé à la vie en Société. en société…

Le choix des géniteurs
Les parents doivent démontrer un parfait équilibre caractériel, ni craintifs, ni agressifs.
La mère compte encore plus que le père, pas d’un point de vue génétique mais car elle va servir d’exemple à ses petits. Fait-elle la fête aux visiteurs ou va-t-elle se cacher sous un meuble ou au fond du chenil ?

La qualité de la saillie
Une saillie par contrainte (viol) ou une insémination artificielle peuvent laisser des traces dans le psychisme de la mère. Certaines chiennes vont refuser les petits, elles ne démontrent pas d’instinct maternel, peuvent les agresser.

La gestation
Il faut éviter les traumatismes, n’oublions pas qu’elle ne communique pas avec les fœtus uniquement par des substances nutritives mais aussi avec ses émotions. Une mère heureuse transmet du positif. N’oubliez pas les caresses sur le ventre et de parler aux futurs chiots.

La mise-bas
Un problème au moment au moment de la mise au monde peut engendrer des problèmes dans la vie future des chiots.

Le milieu d’éveil
Il s’agit en quelques semaines seulement, de construire tout l’avenir relationnel d’un chiot. Etes-vous prêt à faire quelques petits efforts ?

De 0 à 8 jours
Manipulations en douceur, surtout d’ordre tactile. La surface doit être antidérapante pour qu’il se déplace (moquette). Peu de lumière. Laisser le goûter l’humain par le léchage. On peut pratiquer les tests des réflexes (de fouissement, de retournement, etc…). Temps à consacrer : deux à trois fois 15 minutes par jour.

De 8 jours à 3 semaines
Tous les sens doivent être sollicités. Auditif, Olfactif, tactile, visuel. Changer régulièrement les types de stimulations. Faire des tests originaux. Temps à consacrer : 3 à 4 fois 15 minutes par jour.

De 3 semaines à 8 semaines
Changer souvent les stimulations et augmenter leur niveau (à 4 semaines, il doit connaître l’intensité des sons, des contacts, etc… qu’il aura à l’âge adulte.
Dés 3 semaines, promenades en voiture avec la mère. L’élevage doit être un milieu « ouvert » et non un endroit aseptisé, les chiots doivent avoir des contacts avec d’autres personnes que les éleveurs (y compris les enfants et les personnes ayant une attitude « anormale » comme un handicapé dans un fauteuil), avec d’autres races que celle qu’ils connaissent, avec d’autres espèces (chat, cheval, lapin, …). Surtout pas de séparation précoce avec la mère. On peut commencer l’éducation par la Méthode Naturelle dés l’âge de 3 semaines ; au moment du départ de l’élevage le chiot devrait connaître : Le rappel immédiat, les positions assis, couché, debout, la marche au pied avec ou sans laisse, le rapport d’objet, la hiérarchisation à l’humain.

Temps à consacrer : 4 à 5 fois 15 minutes par jour (avec l’ensemble de la portée).

Attention de ne pas en faire trop !

Il est vrai que selon la race, la lignée, les individus, les besoins sont différents ; je n’ai fait qu’indiquer une moyenne, ce qui est certain c’est qu’il ne faut pas en faire trop peu, ni dépasser la dose prescrite. Certains éleveurs ayant cru bien faire avaient augmenté le degré des stimulations avec radio en permanence, pétards, et résultat, ce chiot ne pouvant « récupérer », cela a donné des portées entières d’hyperactifs !

A quels problèmes s’expose-t-on si on ne suit pas ces conseils ?
Le chiot est un organisme vivant qui va se trouver modelé par le milieu que l’humain va lui offrir aux premiers jours de sa vie.
L’environnement satisfait-il ses besoins de base dans les domaines du physique, du social, de l’émotionnel, du cognitif ?
Le cerveau est en train de construire dans tous les domaines, les acquisitions qui ont été mal faites ou qui n’ont pas été réalisées seront perdues à jamais.

Un chiot élevé dans le noir pendant 3 mois devient aveugle, jamais il ne pourra voir. Un chiot qui a une carence affective ou sensorielle aura des problèmes toute sa vie.

I – socialisation normale
* C’est l’imprégnation ou identification du partenaire social ou sexuel
* L’attachement primaire à la mère
La soumission aux adultes. Le détachement de la mère
Réguler la motricité et les morsures. Le rituel de soumission et d’apaisement

Les problèmes :
La dyssocialisation
Il n’a pas acquis lors de son développement les mécanismes primaires d’inhibition sociale. Il ne sait pas communiquer.
Pas d’autocontrôle correct car séparé trop tôt avec la mère (4 semaines) ou bien mère pas assez ferme.
Avec les chiens il ne sait pas s’arrêter, il ne sait pas se soumettre (même s’il est mordu).
Avec les gens on ne parvient pas à le calmer, sinon le contraire il mord.

II – L’homéostasie sensorielle normale
C’est l’équilibre entre l’organisme et le milieu, acquis par un milieu riche en stimulations nombreuses et variées. C’est chez l’éleveur qu’il prendra les références de ce qu’il pourra supporter plus tard, si celles-ci sont peu élevées, son avenir de chien est bien triste.


Les problèmes :
L’hypersensibilité, hyperactivité (HS – HA) : Hyper-vigilance, agitation, réactions disproportionnées, mord, détruit, est malpropre, dort peu.
Anxiété de séparation : Ne peut rester seul, détruit, est malpropre, dépression, immobilité de la face, sensibilité aux bruits, refus du contact.
Anxiété de privation : Est malpropre, agresse par peur. Certains sont prostrés, se lèchent, mangent et boivent sans arrêt. Evolution vers l’anxiété intermittente (périodes d’hyper et d’hypoactivité) et l’anxiété permanente.


III – La soumission aux adultes et la hiérarchisation normale
Un période qui commence chez l’éleveur et se poursuit chez le maître. A l’attachement à sa mère vont succéder le détachement, la régulation de la motricité et des morsures, le rituel de soumission et d’apaisement.
Le maître est la mère et le chef de meute
Le chien doit être dominé par tous les humains
Il assiste au repas sans rien obtenir, il mange après et seul.
Il ne dort ni dans la chambre ni dans le couloir.
Dans tous les jeux c’est le maître qui décide du début et de la fin.
S’il montre les dents, le soulever par la peau du cou avec un visage menaçant

Les problèmes :
Désocialisation
La dégradation progressive du comportement social.
Sans repères hiérarchiques, le chien devient le meneur du groupe. Surtout s’il vit en espace limité et souvent au contact du maître (statut de bébé).
Les agressions vont survenir par irritation ou par hiérarchie.
Ce chien devient souvent asocial avec les congénères, il ne supporte pas qu’ils approchent du maître.
Chez les canidés la meute est monarchique et le pouvoir autocratique, la proximité relationnelle entre le maître et son chien n’inclut pas une égalité de statut hiérarchique.

Les éducateurs et beaucoup de comportementalistes pensent que le problème de hiérarchie peut être réglé par eux-mêmes et sont fiers de démontrer qu’avec eux le chien est soumis. Il est évident que la relation hiérarchique doit être établie au préalable, pour que cette personne, en l’occurrence le maître, soit l’objet d’une agression de dominance, le chien est indifférent vis-à-vis des inconnus.

La dominance devrait être établie de manière claire et précise entre 4 mois et la puberté par tous les membres de la famille. Il est plus facile de mettre en place celle-ci avec un chiot de 8 semaines qu’avec un chien de 50 Kg (test de l’os).

Joseph Ortéga - juillet 2007
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
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