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Le langage du chien

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souris65
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Le langage du chien

Message par souris65 »

La capacité à comprendre le langage du chien détermine en grande partie la plus ou moins bonne acceptation de l'animal par ses maîtres et sa compréhension influe sur le rapport entre homme et chien.
Il est possible d'apprendre à interpréter le langage des chiens afin de communiquer avec eux à partir du moment où nous choisissons de nous exprimer en leurs termes.
Comment le chien fait-il la différence entre les paroles qui lui sont adressées et celles ne le concernant pas ? Il y parvient en décodant les gestes ou la posture de la personne qui parle. Si je parle à mon chien en le regardant, il n'y a aucune ambiguïté et il sait ce que j'attends de lui. Dans tous les autres cas, son nom est la clef de sa participation à l'échange, le signal servant à le prévenir d'une demande de ma part et de l'attente d'une réaction. Il est donc important d'être aussi précis que possible lorsque l'on s'adresse à son chien et de commencer par l'appeler par son nom. Commence ainsi à " parler chien " correctement. Le fait d'entendre son nom le met en éveil puis il écoute l'ordre suivant et correctement. Si vous inversez l'ordre, le chien vous regarde car il n'a fait que décoder son nom puis il attend la suite mais comme rien ne vient, vous risquez de vous retrouver avec un chien qui vous dévisage l'air de dire : " et alors ? ".
Le chien a une plus ou moins grande capacité à interpréter le langage humain mais il se fie essentiellement à la direction qu'on lui indique (sciemment ou non) et au ton de la voix qui l'engage dans une action. Il reconnaît plusieurs mots et sons appris mais il est surtout capable de déchiffrer les signes d'orientation que nous leur adressons. Cette capacité à lire ces indices visuels ne va pas sans poser de problèmes lorsque l'humain émet des signaux contradictoires par manque de connaissance du langage canin.

La communication sonore

Le chien, de par sa conformation physique ne peut pas émettre le même type de sons que nous. Il s'agit d'un autre mode de communication qui peut évoluer dans plusieurs dimensions ; le registre sonore couvre les sons graves (le grondement) qui expriment la colère, la menace ou mettent en garde contre une possible agression ou les sons aigus qui ont la signification opposée : je ne te veux pas de mal.
Il faut noter que le grondement n'est efficace qu'en tant que signal ayant pour but de modifier le comportement d'un autre individu. Un chien décidé à attaquer ne grogne pas : il agit.
La durée d'émission nuance les significations associées à tel ou tel registre. Les sons brefs caractérisent la peur ou la douleur. Les sons plus longs expriment le plaisir, le désir de jouer. Le grondement menaçant d'un chien dominant résolu à ne pas céder de terrain sera bas, long et soutenu. S'ils s'interrompent à intervalles plus ou moins rapprochés, le chien est moins sur de lui et de l'issue du combat.
La cadence d'émissions des sons, dans la répétition et la rapidité du rythme dénotent le degré d'excitation et d'urgence ressenti par le chien. Si l'aboiement est frénétique, le chien est passionné ou énervé par la situation.
Les fonctions du hurlement (rameuter et briser la solitude) sont peut-être à l'origine de la superstition voulant dire que le chien recoure à ce mode d'expression quand il sent la mort ou la malheur roder. Cela laisse supposer qu'il possède un sixième sens, proche du pouvoir de divination. Il existe néanmoins une explication raisonnable : lorsqu'il y avait un malade dans une maison, les gens étaient à son service et le chien de la maison était délaissé, sa présence souvent jugée encombrante. On le laissait dehors ou enfermé pour qu'il ne dérange personne. Celui ci se retrouvant seul alors qu'il était habitué à vivre au sein de la famille manifestait sa détresse en hurlant. Pour peu que la famille soit frappée par le deuil, les gens vont refaire l'histoire en signalant qu'il n'avait jamais entendu le chien hurler de la sorte la nuit ou la personne est décédée. Pour pousser de tels cris, le chien devait sentir la mort. En fait, si auparavant le chien ne hurlait pas, c'est qu'il vivait tout le temps avec la famille sans être ainsi écarté brutalement.
Le halètement bouche ouverte et langue pendante répond à un besoin physiologique de régulation de la température corporelle, car l'évaporation de liquide par la langue et la bouche rafraîchit le chien. Il évacue également la chaleur par ses glandes sudoripares localisées sous les pattes ce qui lui fait parfois laisser des empreintes humides sur le sol lorsqu'il a très chaud ou est stressé.
Le stress, l'angoisse, l'énervement sont des facteurs d'élévation de température pour le chien, il peut donc haleter alors qu'il ne fait pas chaud ou qu'il ne s'est pas dépensé physiquement mais il exprime un message comme "je suis prêt" ou "tout ça m'énerve et m'inquiète".
L'expression sonore n'est pas le seul moyen dont dispose le chien pour communiquer. Les mimiques, les grimaces et les bâillements sont des signaux émis par le chien pour exprimer des émotions ou des impressions. L'ouverture de la gueule du chien, exprime, par exemple, selon qu'elle est plus ou moins prononcée, la colère, la dominance, l'agressivité, la peur, l'attention, la détente.
Il est bien entendu que ces différentes expressions sont nuancées en fonction de plusieurs cas de figures selon que le chien est irrité, dérangé, qu'il adresse un signal de mise en garde. En fonction de l'état de l'émotion du chien, on peut prévoir la manière dont il va se conduire, encore faut-il connaître le rang qu'il occupe car ses postures d'intimidation seront variables face à l'individu auxquelles elles s'adressent.
Les expressions de la gueule et des babines sont renforcées par la position des oreilles et par le regard. En général, un chien dominant se tient les oreilles dressées en avant et légèrement écartées, le regard fixe, les yeux grands ouverts alors que le chien plus craintif et soumis rabat les oreilles plaquées contre le crâne, le regard fuyant.
La position de la tête est un signal fort chez le chien selon qu'il la dirige ou non en direction de ce qui le dérange, sachant qu'il expose ainsi son arme redoutable ses dents. Plus le museau pointe en direction du danger, plus la menace est directe et sans ambiguïté.
Les bâillements chez le chien sont communs aux humains, à savoir un apport d'oxygène au cerveau permettant de rester éveillé. Ce réflexe a également une autre fonction notamment il est le fait de chiens tendus ou stressés. Il est courant de voir de nombreux chiens baillés lors des séances de dressage ce qui signifie que celui ci est angoissé et nerveux.
Le bâillement est aussi un message de paix émis envers un autre canidé lors de rencontres.
Le léchage est un moyen d'expression qui ne correspond pas à " des bisous " de la part du chien. C'est un moyen de communication dès le plus jeune âge du chien. Il a besoin des autres chiots pour effectuer le nettoyage des parties de son corps non accessible comme derrière les oreilles, le dos, le museau. Pour le chien adulte, le fait de passer la langue sur le museau d'un congénère est un signe de respect et de déférence vis à vis d'un dominant. Lorsque votre chien vous lèche, il vous adresse un message de soumission mais en aucun cas il ne vous fait un baiser.

Le langage des oreilles

C'est un excellent moyen d'interpréter en fonction de l'activité du chien, le message délivré. Selon l'orientation de celles ci, on pourra évaluer la menace supposée. Ce langage est bien délivré par les chiens aux oreilles droites. Les signaux émis par les chiens à oreilles pendantes sont en partie nuancés mais leur permettent néanmoins de communiquer leurs émotions et intentions.


Le langage des yeux

Les yeux du chien sont placés à l'avant de la tête, leur assurant une vision binoculaire adaptée à leur qualité de chasseur. Comme chez l'homme, l'humeur et les émotions influent sur les variations de taille de cette partie de lui.
La direction du regard est un paramètre important pour le chien qui a développé un code de communication visuelle. Le regard qui s'attarde sur lui est considéré comme une menace. Le regard fixe correspond à l'affirmation du statut par un dominant ou à l'annonce d'une attaque imminente.
Le chien sait utiliser ce regard direct pour amener les humains à lui céder. Pendant le repas, le chien est bien sagement assis devant la table et porte un regard insistant sur vous et ce que vous mangez. Vous vous dites que ce regard est implorant et plaintif et vous y répondez en donnant au chien un morceau de nourriture. Le chien interprète ce geste comme une marque de soumission de votre part et déduira que vous lui reconnaissez un rang supérieur à vous. Afin que le chien vous considère comme le chef , il vous incombe d'éviter tout malentendu ultérieur sinon les problèmes ne font que commencer.
On s'aperçoit bien vite que notre incapacité à comprendre ce que nous disent les chiens est source de malentendus et peut aboutir à de graves incidents.

Le langage de la queue

Il livre quantité d'informations sur l'humeur de l'animal, son statut social, ses intentions. Son rôle principal est avant tout de permettre à l'animal de garder l'équilibre comme un balancier. La position, sa forme et son déplacement sont les trois éléments à prendre en compte.
L'expression de la dominance exige une position haute de la queue alors que la position basse indique plutôt la soumission ou la crainte. De plus, le dominant livre aux autres les informations odorantes provenant des glandes anales, en bref sa carte d'identité.
L'hérissement des poils le long de la queue délivre encore un message ainsi que l'orientation et l'ampleur des mouvements contribuent à modifier ou enrichir le sens du message émis.
L'amputation d'une partie des oreilles et de l'appendice caudal du chien semblent enlever au chien la possibilité d'utiliser pleinement un de ces moyens d'expressions naturels et restreindre sa capacité à communiquer.

Le langage du corps

Les gestes et mouvements participent à la communication chez le chien. L'expression de la dominance, de l'agressivité de la peur ou soumission obéit à une loi générale qui veut que plus le chien se montre agressif et dominant, plus il cherche à paraître grand et fort, alors que plus il est soumis ou effrayé, plus il essaie d'être petit. Ce besoin d'attitude provient des canidés sauvages chez qui l'établissement de la hiérarchie se passait sans effusion de sang, le seul but étant de préserver leur santé et leur énergie, multipliant les chances de survie et de reproduction de la race.
A l'état sauvage, les canidés d'un même groupe s'effacent devant celui qu'ils reconnaissent comme le chef. Un chien dominant exige les mêmes égards, quitte à bousculer tous ceux sur son passage. La poussée plus ou moins insistante est le signal dont le chien se sert pour tenter d'établir leur autorité sur nous. Un chien qui se redresse pour poser les postérieurs sur son maître entend lui démontrer qu'il est le chef de même qu'il exige obéissance d'un chien de rang inférieur en lui posant la patte sur l'épaule.
Le jeu est un moyen de communication très important pour le chien surtout dès son plus jeune âge ou il découvre et apprend la vie de chien parmi les siens.

Le langage gestuel

Il est très développé par le chien car il a un certain avantage par rapport au langage articulé, en particulier dans les situations qui réclament une certaine discrétion par exemple la chasse, puisque les sons peuvent être captés par le gibier alors que l'échange avec le partenaire reste discret.

Le langage des odeurs

Le chien ne perçoit pas le monde comme nous ; la lecture des odeurs est au chien ce qu'est à l'homme la lecture du journal. Il détecte les phéromones qui sont des substances odorantes que les animaux sécrètent à des fins de communication. Elles ne servent pas qu'à avertir les mâles de la disponibilité sexuelle des femelles, elles transmettent d'autres informations comme la colère, la crainte, la confiance, et elles renseignent sur le sexe de l'animal, son âge.
L'urine contient les composés chimiques de nombreuses phéromones, c'est pourquoi le chien prend tant de temps à renifler le pied du lampadaire ou la borne à incendie, il se tient en fait informé des derniers potins. La hauteur du marquage, importante afin d'établir la hiérarchie de dominance, explique que le mâle lève la patte pour envoyer plus haut le jet d'urine.
Le chien urine pour marquer son territoire et ses lieux de passage. Il balise également des endroits territorialement importants avec ses excréments qui, grâce aux glandes annales laissent une signature inimitable. Quant à sa façon de gratter le sol après, il s'agit d'un signal visuel destiné à attirer l'attention sur son marquage auprès d'autres chiens qui ne peuvent que remarquer celui qui agit de la sorte.
Le chien aime bien se rouler dans des tas d'immondices pourvu qu'ils soient le plus nauséabonds possibles. L'explication la plus plausible serait un vestige des temps antérieurs ou le chien sauvage était un chasseur qui dissimulait son odeur afin de mieux approcher ses proies.
L'être humain dégage également des phéromones que le chien détecte sans difficulté .C'est ainsi qu'il n'hésite pas à coller sa truffe contre l'entrejambe d'une personne. En aucun cas, il ne s'agit d'une conduite mal élevée pour lui, car il est attiré par ce centre d'informations olfactives que la nature a placé entre nos jambes.

CONCLUSION

Notre bonne intelligence à vivre avec un chien dépend donc de notre compétence à interpréter son langage. Si vous savez interpréter ce que le chien essaie de vous dire, vous lui transmettrez des signes qu'il pourra traduire sans ambiguïté. Contrairement aux langues humaines qui nécessitent un apprentissage, le langage du chien est pour l'essentiel inné, contenu dans ses gênes. Le chien possède des aptitudes qui lui permettent d'apprendre à décoder quantité de nos mots, ce qui facilite la communication entre espèces.

http://le.chien.free.fr/le_chien.php?l=22
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
Verrouillé

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