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L'éthologie : les besoins d'activité du chien

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souris65
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L'éthologie : les besoins d'activité du chien

Message par souris65 »


Les besoins d'activité du chien sur le plan éthologique
Le champ d’action que nous proposons à nos chiens semble
ne pas toujours correspondre à ses différents besoins éthologiques d’activité.
La prise en compte de certains facteurs est parfois négligée,
ce qui rend l’activité physique du chien inappropriée.


L’activité physique (locomotrice) est combinée avec un autre type d’activité vitale pour le chien, je la nommerai « activité mentale » mal connue et parfois en opposition avec les pratiques humaines elle est souvent à tort peu sollicitée.

Tout d’abord le besoin d’activité physique du chien passera par son profil particulier. Même si au sein d’une même race des différences athlétiques peuvent apparaitre, son appartenance à un groupe nous donne des indications sur ses forces et ses faiblesses. Son âge ainsi que sa condition physique permettront au propriétaire de définir une progression et d’affiner le type d’activité qu’il proposera. Ainsi durée et fréquence de travail seront en rapport avec ses réelles possibilités.

Le Border Collie est capable de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres dès lors qu’il travaille sur un troupeau, le Bouledogue Anglais n’est pas doté des mêmes prédispositions, l’activité sera donc adaptée en fonction notamment de son morphotype dans ce cas précis.

Comme nous l’annoncions en préambule, l’activité du chien ne se résume pas à sa simple dépense physique. Pour combler ses besoins physiologiques et construire un bon équilibre chez l’animal il est important de le stimuler mentalement. Il s’agit de l’ « activité mentale ». Le chien peut être contenté physiquement si son maitre lui accorde une longue balade en laisse et au pied par exemple, mais le pôle mental n’est que très peu exploité dans ce type de sortie ce qui va à l’encontre des besoins physiologiques du chien ; à terme un déséquilibre s’opère et l’animal éprouvera un manque qui sera exprimé en fonction du chien par des comportements gênants.

L’activité mentale peut être plus ou moins sollicitée au travers de divers domaines. Tout d’abord l’exploration naturelle, le chien possède un sens olfactif très développé (100 fois plus que celui de l’homme), grâce à cet organe il explore les lieux qu’il partage avec ses congénères en reniflant les odeurs que ces derniers ont laissé (urines, défécations). Les chiens qui vivent exclusivement dans leur jardin en plus de l’activité physique restreinte sont privés de ce type d’exploration. Le jardin est certes un espace de liberté mais pas une alternative à la sortie « extérieure ». Si le chien y creuse des trous pour essayer de fuguer cela peut être l’expression de ce type de déséquilibre. Deux sorties journalières au minimum doivent être programmées, en prenant soin de ne pas lui interdire de renifler ces odeurs, même si cet acte nous parait malpropre cela est fondamental pour le chien.

L’activité mentale transitera aussi par les relations sociales du chien avec son milieu. Il doit être mis en situation avec des congénères (eux mêmes sociabilisés) mais aussi les humains, ces relations sont facilitées en amont par un travail de sociabilité du chien, faute de quoi certaines conduites de peur et d’agressivité pourront apparaitre. L’activité mentale ne pourra donc pas avoir lieu dans ce cadre ce qui peut être handicapant pour son équilibre social. Il est indispensable de résoudre ce problème en faisant appel à un professionnel. Il indiquera quelles sont les conditions d’une mise en situation de ce type de chien avec des congénères et des étrangers.

Cette exploration naturelle est donc essentielle et contribue à un certain équilibre social. Parmi les activités quotidiennes du chien nous comptons bien entendu l’alimentation. C’est un moment très important pour l’animal, cependant ce temps est souvent réduit à sa plus simple expression. Les chiens consacrent combien de temps pour obtenir et consommer leur ration journalière ? Remplir la gamelle, réclamer éventuellement un assis avant que celui-ci ne fonde dessus et la vide en quelques minutes.
Un chien errant passerait 80% de son temps à la recherche de nourriture, à la chasse, à lier des relations sociales avec ses congénères et même avec l’humain. Cet enrichissement relatif à l’adaptation constante du chien sur son milieu tend à disparaitre pour les animaux domestiques qui partagent nos vies.

Alors l’alimentation peut revêtir un tout autre aspect dans le quotidien de l’animal. L’utilisation d’un distributeur alimentaire permet de proposer au chien une activité de recherche pour obtenir de la nourriture. Si le distributeur est correctement utilisé alors quelques croquettes s’en échappent. Dans ce cas le chien doit résoudre un problème pour atteindre son objectif et déclenche ainsi une activité cérébrale. Par ailleurs l’absorption des aliments devient mieux régulée la digestion est donc améliorée.

En marge de l’exploration naturelle et de l’activité d’alimentation il peut être proposé au chien tout un panel d’activités (pistage, canicross, canivtt, obéissance rythmée et bien d’autres). L’exploitation de l’activité physique (mobilisation de l’appareil locomoteur) et de l’activité mentale (intégration des codes propres à la discipline pratiquée) est sollicitée de manière optimale si les apprentissages sont bien menés.

Pour autant n’oublions pas que l’activité mentale réside dans l’adaptation efficiente du chien à un environnement qui doit être changeant, il faut alors diversifier les lieux et la nature des activités (exploratoire, physique…) ainsi que les rencontres canines et humaines.

Cibler ses besoins, adapter sa pratique, optimiser la stimulation de ses ressources dépendent de notre compréhension des codes canins, nous n’avons pas le même langage pourtant nous vivons ensemble. C’est le métier de professionnels du chien d’accompagner chaque propriétaire à établir (ou rétablir) une bonne communication afin de respecter au mieux les besoins de l’animal.

Sandrine Otsmane - Educateur canin et Comportementaliste Chien et Chat
http://www.chienchatmodedemploi.com
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


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