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L'animal comme école de vie

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souris65
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L'animal comme école de vie

Message par souris65 »

Au cours de sa deuxième année et jusqu'à la troisième, l'enfant va continuer à croître et tendre vers une humanisation. Il débutera sa marche à quatre pattes puis se mettra debout. Pendant cette période, l'animal peut être un adjuvant pour les premiers essais de la marche verticale qu'il facilitera tout comme quelques mois plus tard l'acquisition de la maîtrise des sphincters.

La naissance et la mort sont des événements qui touchent souvent l'enfant par l'intermédiaire des animaux. L'animal fournit un tiers entre adultes et enfants à propos duquel vont pouvoir s'énoncer et se réguler certains grands thèmes existentiels : la naissance, l'adoption, la différence des sexes, les relations sexuelles, l'agressivité, la mort et surtout le respect de la vie.

L'animal comme révélateur du mental de l'enfant

Le chien apparaît comme un personnage bénéfique dans la vie fantasmatique de l'enfant. Didier-Jacques Duché, pédo-psychiatre membre de l'Académie de Médecine, en veut pour preuve la hiérarchie des agresseurs dans les cauchemars :

" Les loups occupent toujours une place de premier plan au milieu des autres images terrifiantes, suivis des lions, serpents et crocodiles. Le chien ne joue qu'exceptionnellement un rôle maléfique mais, bien au contraire, apparaît le plus souvent rassurant. "

Différents tests objectifs utilisés en psychologie infantile font appel aux animaux comme le test de Patte Noire de Cormann, le test des affinités animales de Pierre Bour... Les enfants s'identifiant plus facilement aux animaux qu'aux personnes, Bellak mit au point en 1954 son célèbre test : CAT (Children Apperception Test) pour enfants de 3 à 10 ans. L'enfant doit commenter des images où des animaux sont mis en scène.

René Zazzo a établi l'épreuve dite du " bestiaire " où on étudie les réponses données par les enfants à quatre questions :

Quel animal aimerais-tu être et pourquoi ?
Quel animal n'aimerais-tu pas être et pourquoi ?
Quels sont les trois animaux que tu préfères ?
Quels sont les trois animaux que tu n'aimes pas ?
L'animal dans l'univers médiatisé de l'enfant

A tous les niveaux, dans toutes les disciplines, les animaux ont montré leur importance dans la dynamique fantasmatique de l'enfant, que ce soit dans la littérature, la bande dessinée, l'industrie cinématographique ou la publicité.

Les écrivains pour enfant le savent bien puisque dans la littérature destinée à cet âge, les histoires d'animaux se comptent par milliers ; il suffit d'évoquer quelques titres parmi les contes de Grimm ou de Perrault (L'oiseau bleu, Peau d'âne, le Chat botté), de penser au fameux Livre de la Jungle de Kipling ou au Merveilleux voyage de Nils Holgerson de Selma Lagerlöf pour s'en persuader....

La cruauté du loup ne fait pas peur et si l'histoire du Petit chaperon rouge a toujours autant de succès, Bruno Bettelheim en a percé les raisons dans sa célèbre Psychanalyse des contes de fées... Le cinéma n'est pas en reste lorsqu'il s'agit de faire courir les enfants dans les salles obscures. Le berger allemand Rintintin qui a joué pendant 14 ans dans 22 films à Hollywood n'est pas moins célèbre que Lassie chien fidèle, Sheeta la chimpanzé compagne de Tarzan ou King Kong le gorille.

Le grand enfant et l'adolescent

L'animal est une école de vie. Sa simple présence peut favoriser la prise de conscience de la vie, de l'agressivité, de la mort et de la vie sexuelle. Pour beaucoup de psychologues, les activités que le chien suscite chez l'enfant permettent à ce dernier de nouer un dialogue parfois difficile avec les parents. L'animal sert ainsi d'intermédiaire, de médiateur entre les générations et joue un premier rôle dans la stabilité des relations familiales.

Le futur adulte puise auprès de l'animal des explications sur sa propre origine et sur ses conflits. Au travers de cette relation, l'enfant vit des situations qui peuvent favoriser son développement affectif, relationnel et lui apporter un équilibre.

Après le début de la puberté, l'animal perd de son attrait parce que l'adolescent n'a plus besoin de s'identifier à lui. Les liens ne sont pas rompus pour autant. L'animal ne considère plus son maître comme un enfant mais comme un concurrent dans la hiérarchie et il peut montrer des signes d'agressivité à l'égard de l'adolescent. Le jeune maître doit alors s'imposer comme chef en remettant le chien à sa place de dominé par des ordres sans réplique mais sans brutalité. Les relations entre un chien mâle et une adolescente peuvent aussi se modifier. Le chien risque de devenir possessif et menacer ceux qui s'approchent de sa maîtresse. Les problèmes sont plus rares avec les chiennes.

Einis et Grinstein ont réalisé en 1994 pour le compte de l'AFIRAC une enquête auprès de jeunes de la banlieue parisienne issus de milieux socioculturels relativement défavorisés. Les deux tiers de ces jeunes possédaient des animaux de compagnie (chien, chat, oiseau, poisson, tortue). La connotation affective dans la perception de l'adolescent sur sa relation avec l'animal est évidente dans 90% des cas. La disponibilité complète de l'animal et sa fidélité apparaissent comme des éléments clés de cette relation. Dans le même temps, l'animal devient le support des pulsions agressives de l'adolescent.

Ceci est à rapprocher de l'importance accordée par les adolescents à la relation avec l'animal en tant que facteur de stabilité. L'animal, par la responsabilisation et l'entretien quotidien qu'il exige ainsi que la reconnaissance qu'il lui offre en retour, représente pour le jeune un moyen de structuration important. Objet intermédiaire susceptible de diminuer les tensions au sein de la cellule familiale, l'animal favorise la communication entre les membres de la famille à une époque où celle-ci est souvent difficile. A travers la responsabilisation pour son animal, l'adolescent trouve un réel " sens à sa vie " et acquiert le sentiment d'avoir quelqu'un qui compte sur lui et sur qui lui même peut compter. L'isolement du jeune face au monde des adultes rend sa recherche affective plus urgent et sa demande de reconnaissance plus délicate à contenter. Son idéal est la recherche d'un lien affectif durable et stable.

L'enquête a permis de préciser les rôles joués par l'animal de compagnie près des adolescents :

rôle de substitut : se faire aimer (90%)
rôle de substitut : objet de compagnie contraphobique (87%)
rôle de substitut : objet de substitution signifiante (57%)
rôle de substitut : faire-valoir (45%)
rôle de structurant : facteur de stabilité (76%)
rôle de structurant : catalyseur des pulsions agressives (89%)
rôle de structurant : pivot existentiel (67%)
rôle de structurant : moyen de socialisation (39%)
rôle de médiateur : facteur d'apaisement et régulateur de tensions au sein de la famille (76%)
rôle de médiateur : objet intermédiaire dans les relations interpersonnelles (49%)
rôle de médiateur : facteur de stimulation dans la relation parent-enfant (38%)
rôle de médiateur : objet d'investissement esthétique (28%)

Dr Lyonel Rossant et Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso
http://www.doctissimo.fr
Nier la souffrance de l'animal entraine vite à devenir indifférent
à celle de l'humain.


Pour protéger, il faut aimer. Pour aimer, il faut connaître.
"Sans les animaux le monde ne serait pas humain" Kl. Matignon


Calins à vos dalmatoutous de Sabine
et léchouilles des taches du terrier : Jaïa et Lakshmi
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